Dexia Nederland: nouveau coup dur?
 
Ariane van Caloen
 
Mis en ligne le 07/06/2006
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Des juges ont estimé qu'elle n'avait pas la licence pour vendre le produit Legio Lease.
 
Une commission de juges a pris une position susceptible de redonner espoir aux 285 000 clients lésés (pour une perte moyenne de 12 à 15 000 euros) dans le cadre de la souscription aux produits Legio Lease commercialisés par la banque néerlandaise Labouchere (rachetée par Dexia). C'est en tout cas l'interprétation donnée par Leaseproces, un cabinet d'avocats spécialisé dans la défense de ses clients.
 
Qu'en est-il exactement? L'affaire est complexe. Vu le grand nombre de juges saisis par des clients lésés, le ministère néerlandais de la justice a demandé un avis devant servir de ligne directrice. Cette commission a estimé que Labouchere n'avait pas la licence requise pour vendre les fameux produits Legio Lease sans toutefois retenir l'accusation de tromperie.
 
Legioproces se réjouit de cette prise de position évoquée vendredi par le "Financieele Dagblad" et fait un lien avec la procédure entamée par Dexia. En effet, le groupe franco-belge a demandé à la cour d'appel d'Amsterdam de rendre obligatoire l'accord conclu par Wim Duisenberg (feu l'ancien président de la BCE) avec quelques milliers de clients. "Au vu de ces documents, la cour d'Amsterdam devrait probablement se prononcer contre cette extension obligatoire, invitant alors les juges saisis des procédures judiciaires individuelles à appliquer la recommandation du groupe de travail", souligne Philip van Doesburg, un des porte-parole de Leaseproces.
 
Du côté de Dexia, on nuance, en soulignant que, suite à l'article paru, la "Rechtbank van Amsterdam" a précisé que "l'autonomie du juge chargé du traitement reste prépondérante".
 
La prochaine étape clé aura donc lieu vers la mi-juillet quand la cour d'appel d'Amsterdam devrait se prononcer sur la demande de Dexia. Si elle rend obligatoire l'accord Duisenberg, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour les clients lésés. Seule une minorité d'entre eux devraient alors poursuivre les actions en justice.
 
Pour Philip van Doesburg, "l'affaire n'est pas close". Le coût total pour le groupe oscille entre 1 et 3,5 milliards d'euros. Des provisions pour 680 millions ont déjà été réalisées.
 
© La Libre Belgique 2006